Global dealmakers 2024: désinvestissements dans le cadre de fusions et acquisitions
À l'échelle mondiale, le marché des fusions et acquisitions a connu d'importants changements ces dernières années en raison, entre autres, des incertitudes économiques, des tensions géopolitiques et de l'évolution des stratégies d'entreprise.
D'après le récent rapport « Global Dealmakers 2024 : Divestitures in M&A transactions » de Baker Tilly International en collaboration avec Merger Market, une tendance en particulier est frappante : une forte augmentation du nombre de désinvestissements. Cette tendance est particulièrement marquée dans le chef des entreprises opérant aux États-Unis, le plus grand marché de fusions et acquisitions dans le monde.
Lire l'intégralité du rapport Global Dealmakers (en anglais)
Le recours au carve-out: Avantages et opportunités
Il est clair pour les dealmakers que les désinvestissements joueront un rôle crucial dans l'élaboration des stratégies d'entreprise et dans les fusions et acquisitions sur le marché américain à l'avenir. Elles permettent non seulement d'améliorer les performances financières, mais aussi de réduire les coûts d'exploitation et de se concentrer davantage sur les activités de base.
Les entreprises s'orientent également de plus en plus vers les « carve-outs », qui consistent à céder des parties de la société mère pour continuer à fonctionner en tant qu'entités autonomes. Cette approche permet aux organisations de séparer des actifs spécifiques, des divisions ou des unités commerciales de la société mère, ce qui permet une gestion plus ciblée et une réalisation de valeur potentiellement plus élevée.
Près des deux tiers des personnes interrogées (65 %) déclarent que le principal avantage des carve-outs la flexibilité qu'elles offrent dans la structuration de la transaction. Cette tendance est particulièrement marquée aux États-Unis, où les carve-outs sont devenus une stratégie privilégiée.
Outre les avantages opérationnels et financiers immédiats, les dealmakers disposent d'une plus grande puissance financière pour les nouvelles acquisitions. La plupart des personnes interrogées (40 %) ont déclaré que le produit de leurs récents désinvestissements avait été utilisé pour acquérir d'autres entreprises. Cette approche leur a permis de cibler rapidement des segments de marché ou des technologies prometteurs.
Près des deux tiers des personnes interrogées (65%) déclarent que le principal avantage des carve-outs est la flexibilité qu'ils offrent dans la structuration de la transaction.
L'ESG encourage le désinvestissement
Les désinvestissements sont de plus en plus motivés par l'importance croissante accordée à la durabilité et à l'ESG. La transformation numérique, l'intensification de la concurrence sur le marché et les considérations financières sont d'autres facteurs qui contribuent à cette popularité croissante.
« Les désinvestissements sont de plus en plus justifiés par les perturbations technologiques, la concurrence sur le marché et la nécessité d'une restructuration financière. Alors que les industries s'adaptent à la transformation numérique et aux attentes ESG croissantes, les entreprises se débarrassent de leurs actifs patrimoniaux pour rester compétitives et agiles, déclare Olivier Willems, CEO Baker Tilly Belgium. « La pression croissante des investisseurs, des consommateurs et des responsables oblige les organisations à s'adapter à des pratiques commerciales durables, faisant des considérations ESG un facteur clé dans les décisions de désinvestissement. »
Les désinvestissements sont rarement des décisions isolées : ils font souvent partie de plans de restructuration plus vastes.
Les désinvestissements, moteur de la croissance future
Les désinvestissements sont rarement des décisions isolées : ils font souvent partie de plans de restructuration plus vastes. Selon 62 % des personnes interrogées, leurs récents désinvestissements ont été intégrés dans leur stratégie commerciale visant à réorganiser et à rationaliser les opérations.
Cela suggère que les dealmakers adoptent une approche holistique dans la gestion de portefeuille, utilisant les désinvestissements comme un outil pour remodeler leurs organisations, dans l'optique d'une croissance future et d'une position plus forte sur le marché.
Cependant, les désinvestissements sont des efforts complexes qui nécessitent une planification, une exécution et une communication méticuleuses.
Lire l'intégralité du rapport Global Dealmakers (en anglais)
En bref:
- Les désinvestissements joueront un rôle crucial dans l'élaboration des stratégies d'entreprise et dans les fusions et acquisitions sur le marché américain à l'avenir.
- Elles offrent des avantages opérationnels et financiers, ainsi qu'une plus grande capacité financière pour de nouvelles acquisitions.
- Les désinvestissements sont de plus en plus motivés par l'importance croissante accordée au développement durable et à l'ESG.
- Souvent, les désinvestissements sont intégrés dans la stratégie de l'entreprise et font partie de plans de restructuration plus larges.
Auteur
Olivier Willems, CEO Baker Tilly
o.willems@bakertilly.be